16.3.15

Ils ont chargé à la sueur de leur front !

Une scène du passé, qui sentait bon la sueur et la bonne humeur ! Charger les briques à la main ! 
Hélas, parmi les vieux et rares documents photographiques de la Briqueterie, je n'ai pas pu dénicher le moindre cliché représentant le chargement d'un camion à la main !
Pourtant, dans les années 60, cette scène de groupe répétée à de très nombreuses reprises sur la journée, offrait  toute la hardiesse  et le courage dont les Briqu'teux savaient faire preuve.

On les appelait  les "Chargeurs" ou les "hommes de Cour" formant deux équipes de huit bonhommes chacune. Ils allaient d'un stock à l'autre, en fonction des briques à charger. Cela pouvait être 654 blocs creux Stalton sur un petit camion, pour ensuite aller remplir à rasbord un  semi-remorque de chez Maxy, avec 13.000 briques ordinaires.
- "Combien ?"
- "TREIZE MILLE !"
L'expérience nous avait appris qu'une telle commande, chargée à la main, représentait d'emblée 3 heures de travail !  S'armer de courage, s'enfiler les "maniques", cracher dans les paumes de main, et encore se retrousser les manches : ces hommes savaient l'importance de la mission. Après la cuisson des briques vient le vente et la livraison.

L'ambiance au sein de l'équipe était surtout solidaire. Même bon-enfant ! Ils se déplaçaint toujours en groupe, dont un volontaire trinqueballait l'échelle. Car il en fallait une, soit pour  descendre du camion une fois chargé, soit pour grimper tout en haut du stock.  Ils travaillaient deux par deux avec un lanceur au pied du dépôt, et un receveur sur le camion. Si la brique était ordinaire : ils osaient les lancer par trois : tout un art dans ce geste  précis.
Comment comptaient-ils les briques déjà mises sur le camion : Parmi ces hommes, l'un d'entre eux, (un fort en calcul) se chargeait de diviser la quantité par quatre et de les compter lors du lancer.
Exemple : si 870 blocs Stalton étaient à charger au-dessus des poutres, le "calculateur" annonçait :
- "Allez, chacun 218 !"
Ensemble, ils se mettaient au boulot en lançant adroitement et sans précipitation la première centaine de briques.
- "100 !!  stop !" Et tout le monde s'arrêtait à peu près en même temps… pour reprendre haleine et en griller une rapidement.  Puis, ils reprenaient leur tâche pour une nouvelle centaine. Plus encore 18 et quelques… "pour les cassées".

Plus loin, un autre camion attendait… avec son chauffeur qui s'impatientait auprès du Chef d'Expédition, l'ami Georges Leeman, sillonnant la briqueterie dans tous les sens, et pour organiser le chargement des convois du lendemain prêts à partir dès 5 heures du matin !
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Une pensée pour Maurice !
A l'heure à j'écris ces lignes, il m'arrive la triste nouvelle du décès de Maurice Maxy, qui fut le patron de la société des transports Maxy de Ploegsteert. Cette firme a transporté des millions et des millions de briques pour Ploegsteert, tout à travers de la Belgique. Cela n'est pas fait sans la collaboration de Maurice qui a passé énormément de temps sur le site de la briqueterie pour "décrocher" ses remorques aux différents endroits de chargement.

Adieu, Maurice !  Nous, les "Anciens Briqu'teux", nous garderons un bon souvenir de ta volonté au travail et de ta bonne humeur.

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