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31.1.25

Ils étaient... les "Hommes de cour" !


Oh, certes, le personnel technicien des briqueteries d'aujourd'hui n'a rien de comparable avec les Briqu'teux d'antan : ceux qui "manutentionnaient" les briques encore molles et humides tout comme celles encore brûlantes et sonnantes !
Je veux parler des "Hommes de Cour"... comme on les appelaient en 1970 !  Permettez-moi de raconter ici quelques caractéristiques de leur métier.
Charger les camions à destination des mille et un chantiers de Belgique !

En bleu de travail, les briquetiers-chargeurs formaient une équipe de 8 bonshommes, bossant deux par deux, et tous à l'unisson.  L'un par terre, près du dépôt lançait les briques à l'autre qui les rattrapaient pour les ranger sur le camion.  Ces gestes, mille fois répétés,  devaient être précis, toujours réguliers pour garantir une sécurité relative et éviter les accidents.
De plus, l'un d'eux, celui sur le camion,  avait la responsabilité de "compter" les briques posées sur la camion.  Ce calcul, réfléchi silencieusement, était d'une simplicité toute bête. Exemple : une commande de 3200 blocs correspondait à 8 séries de 100 briques à lancer sans interruption. Et soudain, après "un certain temps", le "compteur" criait "Cent", et toute l'équipe s'arrêtait pour souffler et rouler une cigarette que chacun fumait en blaguant, pour retrouver des forces.
Combien sont-ils de ces anciens briqu'teux qui souvent ont dû se poster sur ou auprès d'une semi-remorque telle que celles de Maxy, pour y charger 13.000 briques ordinaires, durant 3 heures, à huit hommes de cour !   De plus, une fois le camion chargé,  plusieurs autres attendaient plus loin !
Bien sûr, à l'époque, les clark-élévateurs ne roulaient pas encore dans la briqueterie, et la  mise en paquets n'existait pas encore.
Tout se faisait à la main, d'homme à homme, au prix d'efforts surhumains et de douloureuses fatigues dispensant les Briqu'teux à être bercés pour trouver le sommeil.
Ils rentraient chez eux, en vélo pour la plupart, content et fier de leur boulot !  L'esprit d'équipe régnait et l'ambiance heureuse les encourageait !
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Cette page était datée du 12 octobre 2018, alors que le projet de la construction d'une plateforme bimodale le long de la Lys ne fait pas l'unanimité dans l'opinion publique et politique, je suppose que la briqueterie, au Touquet, y voit là une immense facilité pour exporter ses briques vers l'Angleterre.
Chargées sur grands conteneurs, les palettes de briques n'auraient que quelques kilomètres à parcourir jusqu'à ce quai de chargement pour y être ensuite, par voie fluviale, transportées vers Antwerpen puis, par la Manche, vers la Grande Bretagne !  Puis-je y voir, par ce moyen de transport, l'ouverture d'un marché nouveau et immense ?

13.8.15

- "Allo ? Ploeggssteeeert ?" !"

Il existe, à la Briqueterie, un service qui n'a presque pas changé en dépit de toutes les modernisations qui se sont ajoutées, les unes après les autres, pour améliorer la qualité du produit et le service à la clientèle.

Il s'agit du "Secrétariat", c'est à dire le service chargé d'assurer la communication verbale telephonique avec la clientèle, ainsi que de la réception des chauffeurs de camions venus prendre un chargement de briques pour tel ou tel client.
Si aujourd'hui, beaucoup de messages se font par "mail", moyen de communication telle facile,...  autrefois, ceux-ci ne pouvaient s'opérer que par… téléphone qui sonnait toujours "occupé"  ou par lettre postale qui trainait en route .
Des conversations téléphoniques successives et inintrrompues, toute l'activité "expédition" des marchandises en dépendait. Si les lourds appareils en bakelite noir n'arrêtaient pas de sonner, ils pouvaient aussi agacer leurs utilisateurs : ils devaient "faire le numéro" en tournant de ce disque à 10 trous de la grosseur de l'index.  La moindre erreur donnait comme réponse :
- "C'est une erreur, Monsieur !"
Au timbre de la voix, ils pouvaient imaginer l'humeur de la personne au bout du fil :
- "Quand allez-vous livrer mon Stalton ? Les maçons attendent !"
- "Mes hommes n'ont plus de blocs à maçonner ? Il faut nous fournir vite, très vite ?"
entendaient-ils souvent au téléphone, par des clients impatients, tentant d'être servis avec les autres.
A cette époque déjà, le stress faisait doucement son apparition !
Jean Linclau et Roland Vanleene (notre photo)  et bien d'autres employés qui ont occupé cette fonction, ont dû souvent faire preuve de patience et de diplomatie pour satisfaire toutes les livraisons et contenter tous les clients en temps et en heure !
L'ordinateur ?  On ne connaissait pas !  Tout s'écrivait à la main sur papier : de la note griffonnée sur le carnet, du "billet de transport" transmis à l'atelier puis aux chargeurs, du "bon de  livraison" dactylographié remis sur chantier,  rien n'était automatique. Tout se communiquait "de vive voix" !

L'oubli était impardonnable ! L'erreur d'inattention inexcusable !
Et c'est encore ainsi, à l'heure  actuelle !


Jean Linclau, le premier employé et pionnier du secrétariat vers  1954 (?)  Il logea longtemps
dans le bureau même, puis au Centre Social !  


18.6.15

Salut les chargeurs !

Des départements ?…
Jusqu'à présent, c'est vrai, nous en avons vu pas mal !
Ils avaient reçu pour identification, des noms un peu bizarre comme Nufa, Numo, Brimo, Afma, Bristal, Stalton, Ridec dont les produits en terre cuite et en béton précontraint sortaient des ateliers à une cadence soutenue… et parfois ralentie.  Tout dépendait du commerce : il y eut des années fortes, et des années de crises dans le bâtiment.

Pour livrer ces marchandises aux clients, il fallait impérativement les charger sur les camions qui partaient vers les beaux chantiers de Belgique.
Ce fut un travail dur, exigeant patience et maintien de la cadence !
Si autrefois, les briques se chargeaient à mains d'hommes,  les uns perchés sur les camions, les autres au pied du stock, ce travail fut vers les années 60 - 70 exécuté par des clarck pilotés par d'habiles chauffeurs. Si, par cette mécanisation, les chargeurs manuels disparurent,  d'autres durent bien rester à leur poste pour "préparer les commandes de Stalton".
Ces gens-là avaient à parcourir toutes les allées du  stock des poutres pour en retirer tantôt : une ici, trois là-bas, vingt encore plus loin… en fonction des longueurs requises par la commande.
Une mission à la fois délicate et laborieuse.
Délicate… parce que la moindre erreur mettait le bon déroulement du chantier dans la difficulté.
Laborieuse…  parce que le poids d'une longue poutre de 5 m pouvait atteindre plus de 100 kg.
Un Briqu'teux à chaque extrémité de la poutre : le geste se répétait durant toute la journée. Et ce… par tous les temps ! Sous la drache, en pleine canicule et même par gel à pierre fendre !

Voici quelques photos :