23.2.15

Deux hommes basculent une tonne !

- "Brimo, terminus, 20 minutes d'arrêt, et on repart !…"

Après un bruyant voyage de quelques kilomètres, le "petit train" chargé de sa glaise, arrive en gare !  Les portes, à l'arrière du Département, sont grandes ouvertes. Sur le quai,  un homme seul attend l'arrivée du convoi.  Il surveille : personne ne peut rester là  : trop dangereux !  Les rails, longeant le quai  voisine avec un trou profond, béant,  long d'une quinzaine de mètres.
Soudain, mais lentement, le premier wagon du convoi de terre  fait son apparition, suivi de tous les autres accrochés à la queue-le-leu.
Alors qu'il n'est pas encore tout à fait immobilisé, le chauffeur de la fumante locomotive-diesel saute de sa machine pour rejoindre le camarade Briqu'teux, celui qui aurait pu se prendre pour le "chef de gare", qui l'attendait.
A deux, en vrais costauds, ils s'approchent de la première berline remplie de terre à ras bord, déverrouillent un loquet,  et, dans un geste puissant, se mettent à pousser à l'épaule et de toutes leurs forces, ce gros bac métallique à la forme triangulaire, pour faire basculer son lourd contenu.  Un potin inernal se fait entendre, la tonne d'argile se déverse dans la "cave" ouverte, tandis que les deux ouvriers doivent, de leur poids, retenir le wagonnet afin d'éviter qu'il ne chute lui aussi provoquant un déraillement fort ennuyeux.
L'opération leur prend peut-être une demi-minute, ils passent à la berline suivante,…même synchronisation de gestes, même déploiement de forces,.  tous les wagons y passent !

Voilà, ils sont vidés.  Le "petit train" peut repartir pour une nouveau voyage.
- "Il sera de retour quand ?"  demandais-je dans le brouhaha des machines  ?
- "Une grosse demi-heure !" me répondit-on !
Le préposé allait-il devoir attendre ?   Non, pas du tout !  Pendant ce temps, il lui fallut inspecter cet dernier arrivage de terre, veiller à  nettoyer l'aire de débarquement,  et surveiller le transbordement de l'argile vers le broyeur.






Outre la froideur et la lourdeur du matériel "ferroviaire", des hommes assuraient la bonne marche de l'approvisionnement en argile, pour chaque département. Si c'était un travail rude, dans les courants d'air, dans la poussière, dans le bruit, dans l'humidité, ces briquetiers aimaient leur travail et le faisaient avec beaucoup d'amour.  En voici quelques visages. Tous ne sont pas représentés, ici. 


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