29.3.15

A la rencontre des gens de la Nufa !

Après avoir revu dans une page précédente les chauffeurs de la Briqueterie,  retournons dès à présent dans les "fours" à la rencontre des gens qui peuplaient les différentes unités de fabrication.

Aujourd'hui, prénétrons dans le département de la NUFA dont les prémiers murs ont été construits en 1953. Il aura subi de nombreuses transformations entretemps avant de fonctionner, en 1976, avec un four-tunnel de 138 m de longueur, pour une largeur de wagons de 3,30 m

Mille cent tonnes sortaient par semaine : des blocs treillis aux fameuses briques "éponges"… l'ancêtre des briques isolantes en raison de sa grande porosité causée par un surplus de sciure de bois à l'argile.

l'ami Paul, occupé de compter
le stock ! 
L'ingénieur, chef de département était Paul Croquey.

Qui assuraient les différentes fonctions ?
les Cuiseurs : Auguste et Albert Vander Haegen
à l'Entretien : Guillaume Decock, William Voets, Jérôme Deberdt, Arsène Debeuf, Robert Verbeke
à la Préparation : Roger Vandewalle
au BullDozer : Freddy Decock, André Vandevoorde
à l'Etireuse : Aiello Calogéro, Dany Robaeys
au Tram : Jérôme Reybrouck, Roger Delporte
à l'Empileuse : J.P. Robaeys, Arsène Decock,
au Dépilage  : Jean Baelde, Jacques Cuvelier, Michel Denolf, Aimé Deporter, Jacky Sohier, Gérard Verslype, Gilbert Liétart
au Clarck : Roger Catteeuw, Michel Callewaert,
à l'Empaquetage : Léon Croes, Franci Bailly

Pour revoir tous ces visages, dont beaucoup ne sont plus de ce monde, je vous invite à cliquer ici pour visiter une page spéciale de "Séries Photographiques".

23.3.15

Avant l'ère des camions-grue !

En 1972, un journal local, le Nord Eclair (pour ne pas le citer) titrait un article comme suit :
"Un camion chargé part toutes les cinq minutes".
Bien sûr, c'était une image et cela ne ressemblait pas à une compétition automobile.
Mais l'ensemble des  camions rouges de la Briqueterie, ajouté aux transporteurs routiers qui roulaient avec nos briques, tels des Maxy, Loridan, Pommé, Cappelle, Desmet et autre Stekelorum, auxquels on ajoutera encore tous les négociants en matériaux qui venaient enlever eux-mêmes la marchandise à Ploegsteert,  cela donnait un nombre vraiment impressionnant, autant que le tonnage total des briques envoyées vers les chantiers.

Ci-dessous, voici une photo du parc à camions de Ploegsteert.  Tous de marque Mercédès, numérotés de 1 à 16, bien peints en rouge et reconnaissables de loin,  ils avaient tous leur chauffeur titulaire.
Selon leur feuille de route, ils partaient très tôt le matin pour arriver sur chantier à 7, 8 heures. Après le déchargement, souvent effectués par eux-mêmes, retour dare-dare à Ploegsteert vers 12-14 heures, pour recevoir une deuxième mission : un "deuxième voyage" pour la livraison de briques sur un chantier relativement proche.

A l'époque, c'est à dire : il y a une quarantaine d'années, les autoroutes étaient beaucoup moins nombreuses,  mais aussi moins encombrées !  La navigation GPS n'existait pas, il leur fallait choisir leur itinéraire à la carte.  S'il leur arrivait de communiquer avec le Service Livraison de Ploegsteert, point de GSM.  Il leur fallait trouver une cabine… ou un bistrot pour téléphoner !  Quant au confort à l'intérieur de la cabine, je vous laisse deviner la différence !

Sur une page spéciale au bas de la  "Séries Photographiques" vous pourrez revoir quelques visages de ces chauffeurs, tous passionnés de leur travail.


Cliquez sur la photo pour revoir leurs chauffeurs
Observez : derrière le "Brimo", on aperçoit encore la petite ferme et l'antenne TV
Les Briques, derrière les camions, ne sont pas "en paquets"
Enfin, cliquez sur la photo pour revoir les chauffeurs. 



20.3.15

Les paquets en partance !

Fin des années 60, la technologie de l'industrie briquetière s'ingénia pour que les briques se livraient par paquets cerclés de bandes métalliques. Cette trouvaille de la mécanisation fit peu à peu disparaître le laborieux travail manuel exécuté par mains d'hommes pour le chargement des camions.
Les clarck-élévateurs firent leur apparition, et dans la briqueterie, par un incessant va-et-vient de mise en dépôts, de chargement de camion, le ballet des clarckistes débuta pour ne plus jamais cesser.

Cette belle photo, en couleur, mérite qu'on s'y attarde.

Elle représente le chargement d'une quarantaine de paquets (1 paquet pesant 500 kg) sur notre belle semi-remorque, avec le cul jouxtant juste le bord surélevé d' un long plan incliné. Une épaisse plaque métallique en faisait la jonction de sorte que l'élévateur s'avançant en grimpant la pente puisse s'introduire sur la remorque pour y déposer un ou deux paquets. Un trajet répété une vingtaine de fois. Par un seul homme,…  ici l'ami Gérard Dehem au volant !
Quel appréciable gain de temps !  
Terminé le chargement ? Le tracteur n'avait plus qu'à venir s'accrocher au  semi-remorque et se mettre en route vers le chantier pour livrer la commande.

Et le chauffeur du clarck pouvait annoncer : "Au suivant !".


18.3.15

Les premiers paquets !

Les briques sont sorties des fours ! Elles résonnent d'une belle cuisson.  Il fût des périodes, en dehors de celles des crises du bâtiment en Belgique, que les clients "pleuraient" pour recevoir leur livraison sur le chantier  ou pour enlever leur commande à Ploegsteert même. Les années 70 ?  C'était vraiment les grandes années,.. on construisait partout en Belgique. Et en terre cuite ! Le seul matériau de construction qui rassemble le maximum de qualité moyenne. 
- solide, ininflammable, inerte, isolante, saine, chaude, durable,...
Si la mise en paquets a permis un chargement rapide de la marchandise, elle a aussi permis de supprimer l'importante main-d'oeuvre manuelle qu'elle nécessitait.
Les clarck sont arrivés pour assurer le chargement. Ils sillonnaient partout dans la briqueterie  et…  il a fallu installer un "code de la route" pour assurer la sécurité de tous !

Voici une photo d'époque :  les paquets à cerclage métallique attiraient déjà l'attention du photographe.


16.3.15

Ils ont chargé à la sueur de leur front !

Une scène du passé, qui sentait bon la sueur et la bonne humeur ! Charger les briques à la main ! 
Hélas, parmi les vieux et rares documents photographiques de la Briqueterie, je n'ai pas pu dénicher le moindre cliché représentant le chargement d'un camion à la main !
Pourtant, dans les années 60, cette scène de groupe répétée à de très nombreuses reprises sur la journée, offrait  toute la hardiesse  et le courage dont les Briqu'teux savaient faire preuve.

On les appelait  les "Chargeurs" ou les "hommes de Cour" formant deux équipes de huit bonhommes chacune. Ils allaient d'un stock à l'autre, en fonction des briques à charger. Cela pouvait être 654 blocs creux Stalton sur un petit camion, pour ensuite aller remplir à rasbord un  semi-remorque de chez Maxy, avec 13.000 briques ordinaires.
- "Combien ?"
- "TREIZE MILLE !"
L'expérience nous avait appris qu'une telle commande, chargée à la main, représentait d'emblée 3 heures de travail !  S'armer de courage, s'enfiler les "maniques", cracher dans les paumes de main, et encore se retrousser les manches : ces hommes savaient l'importance de la mission. Après la cuisson des briques vient le vente et la livraison.

L'ambiance au sein de l'équipe était surtout solidaire. Même bon-enfant ! Ils se déplaçaint toujours en groupe, dont un volontaire trinqueballait l'échelle. Car il en fallait une, soit pour  descendre du camion une fois chargé, soit pour grimper tout en haut du stock.  Ils travaillaient deux par deux avec un lanceur au pied du dépôt, et un receveur sur le camion. Si la brique était ordinaire : ils osaient les lancer par trois : tout un art dans ce geste  précis.
Comment comptaient-ils les briques déjà mises sur le camion : Parmi ces hommes, l'un d'entre eux, (un fort en calcul) se chargeait de diviser la quantité par quatre et de les compter lors du lancer.
Exemple : si 870 blocs Stalton étaient à charger au-dessus des poutres, le "calculateur" annonçait :
- "Allez, chacun 218 !"
Ensemble, ils se mettaient au boulot en lançant adroitement et sans précipitation la première centaine de briques.
- "100 !!  stop !" Et tout le monde s'arrêtait à peu près en même temps… pour reprendre haleine et en griller une rapidement.  Puis, ils reprenaient leur tâche pour une nouvelle centaine. Plus encore 18 et quelques… "pour les cassées".

Plus loin, un autre camion attendait… avec son chauffeur qui s'impatientait auprès du Chef d'Expédition, l'ami Georges Leeman, sillonnant la briqueterie dans tous les sens, et pour organiser le chargement des convois du lendemain prêts à partir dès 5 heures du matin !
___________________________________________________________________

Une pensée pour Maurice !
A l'heure à j'écris ces lignes, il m'arrive la triste nouvelle du décès de Maurice Maxy, qui fut le patron de la société des transports Maxy de Ploegsteert. Cette firme a transporté des millions et des millions de briques pour Ploegsteert, tout à travers de la Belgique. Cela n'est pas fait sans la collaboration de Maurice qui a passé énormément de temps sur le site de la briqueterie pour "décrocher" ses remorques aux différents endroits de chargement.

Adieu, Maurice !  Nous, les "Anciens Briqu'teux", nous garderons un bon souvenir de ta volonté au travail et de ta bonne humeur.

13.3.15

A la sortie du four : la mise en paquets

Cuites, les briques n'ont plus qu'à attendre leur conditionnement en leur mise en paquets !
Tel sera le travail des "dépileurs" !
Il s'agira pour eux de vider les wagons de leurs contenus pour disposer les briques adroitement selon une méthode bien précise définie pour en obtenir les "paquets".
Selon le format, la disposition des briques se fera de telle ou telle façon de sorte qu'un clark-élévateur puisse introduire sa fourche pour les soulever et les entreposer ailleurs : au stock ou sur un camion.

Mais avant cela, il faut "ficeler" le paquet.

Un préposé assurera ce travail : la pose de cornières sur les arrêtes du paquet pour ligaturer l'ensemble par un feuillard qui serre fortement les briques les unes contre les autres. Attention de ne pas serrer trop fort : les briques pouvaient se casser ou s'écailler sous la pression.

De le qualité réservée à ce travail de conditionnement dépendra la réussite future des livraisons.

Désempilage de briques destinées au Stalton, dans les bacs.

La fermeture des paquets à l'aide de feuillard.  Mais qui est à  l'oeuvre ? 



11.3.15

Un travail en équipe… c'est d'abord de la camaraderie !

Une brique fraichement étirée se présente comme de la plasticine. On peut la modeler pour en faire un petit bonhomme, une belle tortue….
Une brique séche, dite "verte", c'est-à-dire "pas encore cuite" est dure et… dissoluble. Elle peut fondre comme un sucre dans le café.
Il faut donc les cuire en prenant la précaution de bien les espacer tout en les empilant, de sorte que le feu, à l'intérieur du four puisse, de ses flammes, lécher toutes les briques.
Ici et plus que jamais, le travail est infiniment délicat car les briques disposées les unes sur les autres, en colonnes, ne peut chuter lorsque la wagon progresse dans le feu.

Ce travail se faisait en équipe de quatre hommes qui travaillaient tous au même rythme pour "remplir" un wagon. Régularité et stabilité devaient être leur soucis permanent. Quant à la cadence de travail, les briqu'teux - empileurs savaient qu'en cinq jours, ils avaient autant de wagons à empiler pour les sept jours de la semaine… car le four ne s'éteind pas le week-end.  Le nombre atteint, ils pouvaient considérer leur tâche terminée.
Ce n'était pas un "travail à pièces", mais ils avaient l'habitude de ne point trainer, ce qui leur permettait de "rentrer un peu plus tôt à la maison".


10.3.15

Les briques naissent à la sortie du four !

Aujourd'hui encore, le four est un long tunnel dans lequel circulent lentement les wagons chargés de briques à cuire.  Progressivement, ils arrivent dans la zone de feu : +/- 1000°, des flammes qui sont lancées par des brûleurs disposés dans le plafond du tunnel.
Marchant sur le toit du tunnel, par de petit hublots, le cuiseur en contrôle la bonne marche en ouvrant le petit clapet à l'aide d'un "tison".
Ce geste est impressionnant : les briques sont toutes rouges de feu, un souffle brûlant lui giffle le visage. Il convient surtout de porter de bonnes chaussures ! A semelle de cuir : c'est brûlant sous les pieds !
Puis, sa mission de contrôle se poursuit par l'inspection des voyants du tableau, des graphiques indiquant les variations de température. Bref, de l'inspection, de la surveillance, de l'attente… comme un boulanger qui fabrique du bon pain.
Terminée la cuisson ??  La sortie du wagon procure toujours une satisfaction comme celle… d'un papa lors de la naissance de son enfant. De nouveaux blocs sont nés !



 


8.3.15

Les cuiseurs avaient fort à faire !

Nous sommes toujours dans les années 70. Les fours qui fonctionnent en continu, pouvent avaler une douzaine, une quinzaine (?) de wagons par jour. Tout dépend de...

Le combustible ?  A l'époque, c'était au mazout, bien sûr.  De lourd, voire Extre-lourd !  Jusqu'au moment de la fameuse "crise du pétrole". Depuis lors, cette crise nous a imposé : "l'heure d'été, l'heure d'hiver", nous a interdit quelquefois de rouler le dimanche.  Tout cela pour économiser de l'énergie !!!
Mais l'important, (et c'était très probablement voulu), cela a fait sensiblement grimper son prix. Cela eut évidemment des répercutions sur le prix de revient d'une brique. Face à cette actualité qui ne pouvait qu'empirer, la direction décida de changer le fusil d'épaule : on reviendra, comme au temps passé, au… charbon ! Comme autrefois. Mais on verra cela plus tard !

Chaque département avait son four guidé par une équipe de "cuiseurs", qui avaient pour mission d'entrer les wagons dans le four, et de les en sortir, une fois les briques cuites. Ces hommes travaillaient selon l'horaire des trois "8" : on disait alors
- "équipe du matin, de 5 à 13 h
- "équipe de l'après-midi, de 13 à 21 h
- "équipe de nuit, de  21 à 5 h…
ainsi qu'à tour de rôle une garde du week-end.

Les "cuiseurs" travaillaient la plupart du temps : seuls, au milieu de leur bâtiment, à tout surveiller, à l'affût du moindre bruit suspect, à vérifier la bonne combustion dans le four, etc…

Voici Louis Soenen, un cuiseur parmi d'autres, au Numo, ….







6.3.15

Avec nos galantes salutations !

Inutile d'attendre la mi-avril pour présenter cette "vieille" photo, en couleurs, et numérique qui plus est.  Elle fut prise le 18 avril 2002, il y a donc bientôt 13 ans !  C'est peu, me direz-vous ! D'accord, j'en conviens.
Et quel fut le prétexte de cette photographie, me direz-vous ?
Pour la toute première fois, quelqu'un n'avait pas oublié la "fête des secrétaires". Il était donc bien normal de rassembler toutes ces jolies et gentilles dames pour immortaliser leur sourire sans penser que,… en 2015 !!!   un blog ressortirait ce document.  C'est dingue, non ?

Pourquoi passer ce souvenir aujourd'hui ?
Allons… le 8 mars !    C'est la Journée de la Femme !

Réservons-leur, en ce jour qui leur est réservé mondialement, toutes nos attentions ! Qu'elles soient… affectueuses, amoureuses ou généreuses !

5.3.15

Elles iront sécher en "chambres"...

Mis en forme par la filière, le boudin d'argile s'avance de quelques mètres pour aussitôt se voir coupé en morceaux réguliers par une dizaine de fils métalliques tendus qui s'enfoncent à travers la terre glaise.
Cet instant est magique : c'est ici que naissent les briques encore toutes molles.
En se décollant les unes des autres, elles s'avancent sur des lattes en fer  pour aller se ranger dans un impressionnant rayonnage monté sur une sorte de tram conduit par… un briqu'teux ! Encore un !
Le travail est délicat : rien ne peut se coincer car… tout pourrait bien s'écrouler.
Ce serait un véritable désastre mais… le conducteur du "tram" veille et manipule son tableau de bord avec une prudente dextérité.
En démarant doucement, la machine s'éloigne pour se diriger vers les séchoirs dont une des nombreuses portes est grande ouverte
Le rayonage sur rails  entre dans la "chambre",… c'est l'obscurité.  Les phares du tram éclaire ce local où l'atmosphère ressemble à l'intérieur d'un sauna.  Il fait chaud et… suant !
C'est ici que les briques fraichement fabriquées vont sécher lentement durant environ trois semaines.

Le tram ressort et se dirige vers une autre chambre pour en ressortir un autre chargement de briques sèches.  On pourra les cuire. Mais avant cela, il faudra les empiler sur un wagon !



Y a-t-il un pilote sur le tram ?



4.3.15

Des mécaniciens… experts !

Nous sommes devant l'étireuse en la regardant travailler.  Parlons donc de sa filière : principal élément dans la fabrication des briques.
Imaginez cette petite machine d'autrefois avec laquelle nos grands-mères faisaient du bon pâté de lapins.
Elles poussaient la viande dans l'entonoir, tournaient en même temps la manivelle. La grosse vis sans fin à l'intérieur poussait la viande à travers d'une petite grille à trous qui donnait le haché.
Le principe de l'étireuse ressemble à celui de la machine à pâté.
Bien sûr, tout n'était pas aussi simple ! Car le boudin d'argile devait sortir sans fissure et aux bonnes dimensions, sachant que l'argile se rétracte au séchage et à la cuisson.

Depuis toujours, des mécaniciens spécialistes se sont chargés de la fabrication de ces filières (=grilles) et de leur entretien.
Un travail qui demande précision à l'ajustage, réflexion quant à la réaction de l'argile, patience pour l'examen des nouvelles mises en route, ingéniosité pour les réparations urgentes,  et… j'en passe !
Car il faut une immense expérience dans ce domaine et un savoir-faire très étendu pour "mouler" des briques impeccables à qualité constante !

Reconnaissez-vous : Lucien et Wilfried ?

Question pour les vrais  : la filière présentée servait à façonner quelle brique ?




3.3.15

Briqu'teux… Presse-boutons !

On est loin du film "Les temps Modernes", avec Charlie Chaplin, mais…. grâce à la nécessaire modernité, sans oublier la technologie de Ploegsteert qui s'est toujours voulue à la pointe, le métier du briquetier est devenu au fil des ans, une profession de technicien !
Notre photo d'aujourd'hui nous montre le préposé briquetier devant l'étireuse qui débite son long et interminable boudin d'argile mole.
La mise en route doit se faire avec beaucoup de précautions  : la filière bien propre, le format commandé, les tapis en rouleaux fin prêts pour recevoir….
Le boudin, chaud, mis sous la pression à la sortie du "moule", transpire en dégageant une fine vapeur. Il brille comme une peau doucement bronzée. Sur les rouleaux, il glisse, rectiligne, lentement comme une boule de billard. Ses stries sont fragiles comme les cils d'une enfant.
L'ouvrier-technicien surveille : tout doit être parfait !
Si, toutefois, un problème survient : un fil de la coupeuse casse, par exemple, il agit aussitôt à son tableau en actionnant le bouton adéquat, parmi tous les autres voyants lumineux !
Et tout s'arrête !  C'est là qu'il intervient en trouvant la solution, en apportant la réparation.
Et ça repart !   Grâce à une main-d'oeuvre compétente !
Non, le briquetier n'est plus l'ouvrier avec sa pelle ou qui manipule des briques à longueur de journée. Il est devenu un technicien-spécialiste.  C'était déjà ainsi en 1977 !



 

2.3.15

L'argile est reposée !…On va la travailler !

La matière première, après s'être reposée durant quelques semaines dans cet hangar obscur, va bientôt retrouver la lumière et permettre aux hommes des fours de découvrir toute sa sensualité :  formées par l'ensilage, ses petites boules d'argile tiennent dans la main comme un petit oeuf de Pâques qu'on renifle. La glaise sent… la terre. Donc elle n'a pas d'odeur mais, curieusement, elle transpire déjà comme les courageux briquetiers qui l'ont amenée là.  L'argile se donne à celui qui la tâte : entre deux paumes qui la frictionnent, elle devient boudin ou bien, entre dix doigts qui la prétissent, elle se remet en boule. Quelle maléabilité !
Facilement, elle se laisse écraser pour en observer sa texture : de minuscules petits grains jaunes apparaissent !  Non, ce n'est pas du sable !  C'est de la sciure de bois ! Cette noble matière naturelle ajouter au broyage qui va contribuer à une bonne cuisson…"à coeur" tout en aérant la matière même de la brique. Cela lui permettra d'être solide pour affronter les siècles. De respirer en restant fraîche.  De sécher, s'il fait trop humide.  D'isoler contre le froid, comme la laine !

L'argile est donc prête à être moulée.
Un bull-dozer, dans un incessant ballet, viendra la pelleter pour la déverser aussitôt, avec une régulière habileté, dans un énorme réservoir qui va doser l'argile vers les tapis roulants. Au bout des rouleaux, cette argile tombe dans l'étireuse pour un ressortir en un interminale boudin.

Voici une photo d'une étireuse conduite par Roger Verkruysse qui surveille la qualité du boudin d'argile sortant de la filière (= la grille servant de moule)